Auto : des primes à la conversion écologique pour booster le marché...

Par Jean-Pierre Vidot

Le gouvernement prévoit de consacrer entre le 1er juin et le 31 décembre 2020 quelque 800 millions d’euros au financement de la prime à la conversion et encore 535 millions d’euros à celui du bonus écologique, le but étant de relancer au plus vite l'activité d'une industrie ébranlée par le coronavirus et d'assainir un parc automobile des véhicules vétustes qui l'encombrent. A La Réunion, ce marché plus que dynamique a été quasiment à l'arrêt pendant les deux mois de confinement même si des livraisons de véhicules commandés et disponibles ont pu être tout de même livrés dans certaines concessions. Les nouvelles mesures gouvernementales, entrées en vigueur au 1 ier juin concernent un renforcement de la prime à la conversion et du bonus écologique.

Pour la prime à la conversion qui ne va concerner que les 200 000 premiers dossiers et durer jusqu'au 31 décembre de cette année, « le revenu fiscale de référence qui était jusque là de 13500 euros par part, passe à 18000 euros et devrait pouvoir ainsi profiter aux trois quarts des ménages» . Il faudra pour cela vous séparer de votre bonne vieille voiture avec toutes une série de justificatifs… pour la remplacer par un modèle récent, neuf ou d'occasion. « Les véhicules à éliminer sont ceux classés Crit'Air 3, 4 et 5, soit les véhicules essence immatriculés avant 2006 et les diesel d'avant 2011. Et vous ne pourrez acheter n'importe quoi : si vous choisissez un véhicule thermique, neuf ou d'occasion, il devra coûter moins de 50 000 euros et ses rejets ne pourront pas dépasser 109 g/km selon la nouvelle norme NEDC, soit 137 g/km en WLTP. Si vous êtes éligible en fonction de votre revenu fiscal, la prime sera de 3 000 euros pour l'achat d'un véhicule thermique et de 5 000 euros pour un véhicule électrique ou hybride rechargeable (de moins de 60 000 euros) et dont l'autonomie est supérieure à 50 kilomètres. L'État instaure aussi une prime pour la transformation d'un véhicule à motorisation thermique en motorisation électrique à batterie ou à pile à combustible. Un précédent surprenant, au nom de l'écologie, sur la réception par les services d'homologation de véhicules profondément modifiés. »

Concernant le bonus écologique, il bénéficie lui aussi d'un coup de boost puisque « pour l'achat, après le 1 ier juin,  d'un véhicule électrique neuf de moins de 45 000 euros, il passe de 6 000 à 7 000 euros pour un particulier et de 3 000 à 5 000 euros pour une entreprise ou une collectivité. Il est ramené à 3 000 euros pour un véhicule compris entre 45 000 et 60 000 euros, et à zéro pour les véhicules supérieurs à 60 000 euros. Fait nouveau, alors que les véhicules hybrides rechargeables étaient injustement exclus, le décret entérine la création d'un bonus écologique de 2 000 euros. Cependant, il faudra que ce véhicule ait une autonomie électrique supérieure à 50 kilomètres, des rejets de CO₂ compris entre 20 et 50 grammes et un prix d'achat inférieur à 50 000 euros. »

Des mesures qui devraient soutenir un marché local en pleine reprise. En effet, les concessions et les bons de commande font le plein avec un véritable engouement pour les véhicules électriques et hybrides. Ainsi, chez Peugeot, les 40 exemplaires de la 208-E (électrique) disponibles sont partis comme des petits pains avec des délais de livraison pour les prochaines commandes qui se sont allongés. Et ce malgré des tarifs des carburants qui n'ont jamais été aussi bas.