Un carnet de route ambitieux pour la Cinor : 2030, terre d'avenir !

par Jean-Pierre Vidot

C'est à la médiathèque de Sainte-Suzanne que les responsables de la Cinor ont reçu la presse pour une présentation d'un carnet de route ambitieux plaçé sous le signe fort de la transition écologique. Si Ericka Bareigts, la Maire de Saint-Denis était bien présente aux côtés de Maurice Gironcel, le président du conseil communautaire et Maire de Sainte-Suzanne, aucun élu de Sainte-Marie, l'une des trois villes de la Cinor avait fait le déplacement. A quelques mois des régionales et après l'annonce de la candidature d'Ericka Bareigts, les élus de Sainte-Marie ont sans doute voulu faire savoir dans quel camp ils allaient se situer.

Le président de la Cinor soulignait quant à lui l'engagement des élus et des personnel de la Cinor dans un vaste projet après de nombreuses réunions, avec une unanimité autour de l'urgence climatique pour les territoires du Nord. « Il nous faut bâtir un nouveau modèle de développement qui soit équilibré tout en améliotant au quotidien les services à la population, a t'il déclaré. » Sous la bannière d'un nouveau logo plus moderne et dynamique, la Cinor a déterminé 5 axes forts stratégiques et 32 engagements alors que 60 millions d'euros ont été investis cette année dans des projets structurants et des actions de proximité, comme les bac à bio-déchets, des panneaux solaires installés à la Nordev et la Cité des Arts, l'aménagement et l'extension du port de Sainte-Marie, la mise en valeur du site du Bocage, le téléphérique urbain de Saint-Denis. 300 millions d'euros d'investissements devraient être réalisés sur les cinq années de cette mandature même si a souligné la Directrice Générale des Services de la Cinor, les effets de la crise dûe au Covid se font également sentir au niveau des finances avec des recettes qui dépendent du tissu économique. Mais en l'absence de mesures compensatoires, la communauté fait de gros efforts pour maintenir ses ratios financiers et garde la confiance des banques et autres investisseurs.

Condernant la mobilité, elle est au centre des préoccupations de la Cinor. « On est dans une situation dramatique lorsqu'il y a un accident ou du mauvais temps sur Saint-Denis. On se retrouve avec une ville totalement bloquée, il y a là quelque chose qui ne tourne pas rond, a souligné Jean-Pierre Marchaud, président de la commission transports et déplacements. L'avenir passe par une diversification des mobilités alternatives et une amélioration des transports en commun. Il y a un appel à projets sur le plan national pour un TCSP vers l'est, qui devrait relier Sainte-Suzanne à Saint-denis, le projet TAO qu'il faut mener à bien en trouvant une solution avec la Région. On fait tout pour favoriser le déplacement à vélo et on peut imaginer transformer le sentier littoral nord pour faciliter les déplacements à vélo entre nos trois communes. En fin d'année, il y aura l'achévement du téléphérique urbain de Saint-Denis qui devrait là aussi changer la vie de milliers de personnes. Et pour finir ce souhait de rendre le transport en commun gratuit pour tous et nous allons essayer de mesurer l'impact financier d'une telle décision. »

Avec plus de 150 000 habitants, et 60 000 voitures qui viennent de l'est et de l'ouest au quotidien, et qui restent en ville, Saint-Denis est au centre des problématiques de la mobilité. D'où le souhait de sa Maire, Ericka Bareigts d'avoir « une vision pour la Réunion, en cohérence avec les différents projets de l'ensemble du territoire. Il y a des choix stratégiques à faire, a t'elle souligné, la terre réunionnaise est un bien rare et il faut la gérer de la meilleure façon qui soit, en bon « Maire » de famille. » Si Saint-Denis a pris sa part dans le développement des logements sociaux et autres, la ville a aujourd'hui la volonté de desserrer l'étau de la surpopulation. « La ville est hyper-dense et nos priorités sont de permettre à notre population de mieux habiter, de mieux se loger, explique-t'elle. » La ville va bientôt mettre en place un système de location de vélos électriques comme cela se fait déjà dans le Sud et compte doubler, dans le cadre de son plan vélo, le nombre de voies dédiées à ce type de mobilité douce.