Huguette Bello veut son train

« Je suis à fond pour le train », c’est en ces termes que le 27 novembre dernier, le Président de la République a surpris tout le monde, y compris son gouvernement, visiblement pas informé, de doter les dix plus grandes villes de France d’un RER (Réseau Express Régional). Et Emmanuel Macron d’ajouter , « il faut qu’on se dote d’une grande ambition nationale : dans dix grandes agglomérations, développer un réseau de RER, de trains urbains. Le RER ce n’est pas que pour Paris. Dans les dix principales villes françaises, où il y thrombose, où il y a trop de circulation, on doit se doter d’une vraie stratégie de transport urbain ». 

Une déclaration du Président qui n’est pas rentré dans l’oreille d’un sourd. A dix mille kilomètres de Paris, la Présidente de Région s’est empressée d’adresser au Chef de l’Etat un courrier en date du 6 décembre dans lequel Huguette Bello sollicite l’exécutif pour intégrer La Réunion dans ce vaste projet de transport ferré régional. Pour la Présidente de La Région, « La Réunion présente bien les principales caractéristiques d’une Métropole, tant par sa taille, la nature particulière de son urbanisation mais aussi son dynamisme démographique avec une perspective de dépassement du million d’habitant avant 2050 ».

Dans sa missive Huguette Bello rappelle que La Région Réunion avait porté, dans les années 2000, le projet tram train et que dans le cadre de son financement la question de l’attribution de la dotation ferroviaire versée aux régions métropolitaines avait alors déjà été posée. Effectivement, dans un courrier du mois de novembre 2009, Paul Vergés avait interpellé l’ancien Président de la République, Nicolas Sarkozy sur l’octroi de la dotation ferroviaire au profit de La Réunion. A l’époque, si le ministre des transport, Dominique Bussereau était favorable à la demande de Paul Vergés, les services de Bercy, estimaient eux que La Réunion ne pouvait être éligible à la dotation ferroviaire régionale dans la mesure où l’île était dépourvue de transport ferré. Quelques mois plus tard, le projet tram train fut abandonné par Didier Robert qui succéda à Paul Vergés à La Région, et le dossier de dotation ferrée connu le même sort. 

Aujourd’hui, le contexte de la congestion du réseau routier paralysant tous les principaux axes de circulation de l’île, et l’absence de véritable alternative au tout automobile ne devrait pas laisser insensible l’Elysée. A La Région, on est déterminé à oeuvrer activement pour que La Réunion intègre le plan d’action du Président de la République pour la création de nouvelles offres de transport ferroviaire express d’intérêt général. D’autant quelle projet tram train a été revu et rebaptisé Réseau Régional de Transport Guidé (RRTG) . Depuis 2021, la collectivité a engagé un nouveau programme d’études de faisabilité sur le tracé de 135 km en collaboration avec les cinq Autorités organisatrices se mobilité (CINOR, TCO, CIVIS, CASUD, CIREST). Au premier semestre 2023, sera défini le Schéma Directeur du RRTG. Restera lors à trouver les financements.

Lilian REILHAC