Il y aura suffisamment d'électricité pour les véhicules électriques

Tout le monde s’accorde à dire que dans une logique énergétique, la voiture électrique est probablement le véhicule d’avenir. Encore faut-il s’assurer que le pays puisse produire suffisamment d’électricité. A La Réunion, le nombre d’immatriculation de voitures électriques (y compris les hybrides et hybrides non rechargeables) double chaque année. Un phénomène qui pourrait, selon les concessionnaires locaux, risque de prendre de plus en plus d’ampleur. Les Réunionnais semblent avoir pris conscience de l’impact climatique sur leur quotidien, mais sans doute aussi, poussés par l’inflation sur leur pouvoir d’achat. De 12 000 véhicules électriques en 2021, elles sont passées à 20 000 en 2022, soit une augmentation de près de 70%. 33% des véhicules neufs immatriculés en 2022 sont des véhicules, hybrides et hybrides non rechargeables. Dans le même temps, 10% des achats de voitures particulières neuves sont véhicules électriques. D’où cette question souvent posée par les Réunionnais : est-ce que la production électrique locale peut répondre à l’expansion des voitures, et bus électriques ? Selon la direction d’EDF, « cela ne nous inquiète pas ! Nous restons très attentifs, mais il n’y a pas d’inquiétude », explique t-on. En ce qui concerne la production d’électricité, 62% sont issues du fossile et 38% des énergies renouvelables. A souligner qu’en 2022, l’hydraulique est la première énergie renouvelable locale, et ce, grâce à une pluviométrie et des moyens de production au maximum de leur rendement. En 2023, ce mix électrique devrait augmenter avec des énergies renouvelables mais importés des pellets de bois. 

Selon l’Observatoire Energie Réunion, la consommation électrique des Réunionnais se stabilise grâce aux actions de la maîtrise de la demande en énergie. Principal émetteur de gaz à effets de serre, le secteur des transports (routier, aérien et maritime) connaît une baisse de consommation de gazole en faveur de l’essence. Ceci s’explique par une augmentation du nombre de véhicules hybrides non rechargeables. La dépendance aux énergies fossiles importées est de 86% et est plus ou moins stable depuis 2005.

Le conseiller régional délégué aux énergies, Jean-Pierre Chabriat a rappelé les principaux enjeux de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) 2019 - 2028, à savoir :

• La maîtrise de la demande en énergie avec un objectif de réduction de 8% de consommation d’électricité en 2028
• Le développement des énergies renouvelables et de récupération en la multipliant par 2,5 la production d’énergie photovoltaïque à l’horizon 2028
• La réduction de la consommation d’énergie dans les transports de 14% de la part modale des transports en commun et baisse de 22% de consommation d’énergie fossile dans les transports routiers en 2028
• La quasi suppression de la consommation d’énergie fossile dans le mix électrique par la conversion à la biomasse de centrales thermiques au charbon (Albioma) et au fioul lourd (EDF PEI) dés cette année 2023.

« Il y a encore du chemin à faire, mais nous sommes sur une dynamique qui fera que nous atteindrons nos objectifs », conclut Jean-Pierre Chabriat.

LR