Véhicules hybrides rechargeables : une fausse bonne idée ?

Des données faussées...

05 octobre 2020
Un modèle hybride rechargeable qu'il faut recharger "Un modèle hybride rechargeable qu'il faut recharger"
Une étude du Fraunhofer Institute for Systems and Innovation Research (ISI) ainsi que de l'ONG ICCT (International Council on Clean Transportation) dresse un bilan peu flatteur du marché très en vogue des véhicules hybrides rechargeables. Avec des différences de consommation - donc d'émission de CO2 - plus que notables entre les déclarations des constructeurs et la réalité.

Par Jean-Pierre Vidot

Tout est fait en Europe et dans certains pays pour diminuer le nombre de voitures thermiques sur les routes. L'avenir de la planète et en jeu avec sur le plan politique des contraintes de plus en plus lourdes pour les constructeurs (réglementation CAFE) qui sont fortement taxés sur les émissions de CO2 de leur flotte. Des mesures qui seront encore durcies en 2021 avec un malus écologique qui pénalisera désormais des modèles plus populaires comme les Renault Clio, Peugeot 208 et Citroën C3, dans leurs versions essence à boîte automatique.

De quoi donner envie de franchir le pas pour des modèles réputés plus « propres » et qui bénéficient de coups de pouce de l'état à l'achat. Entre les véhicules 100% électriques et les hybrides, les modèles hybrides rechargeables (ou PHEV, pour Plug-in Hybrid Electric Vehicle) ont le vent en poupe même si leur prix d'achat reste considérable. Mais les particuliers peuvent bénéficier de la prime à la conversion tout comme les entreprises qui en plus sont exonérés de TVS (Taxe sur les Véhicules de Société) définitive si leurs émissions de CO2 sont inférieures à 60 g/km. 

Selon l'étude, la consommation homologuée des voitures hybrides rechargeables est très optimiste par rapport à leurs performances en conditions réelles. Leur consommation réelle est environ deux à quatre fois supérieure à celle annoncée, en fonction des pays. Elle s’explique par une proportion de la distance parcourue en électrique nettement plus faible à l’usage que celle estimée par les cycles d’essais. Le principal facteur étant la non-charge des véhicules par leur propriétaire qui sont peu nombreux à disposer d'une solution de recharge à leur domicile ou leur lieu de travail, les entreprises étant nombreuses à choisir ce type de véhicule pour leur fiscalité avantageuse, sans se soucier de la recharge de ces dernières. Résultat, certaines voitures de fonction hybrides rechargeables ne sont jamais rechargées, se comportant uniquement comme des voitures hybrides classiques.

Mais elles restent tout de même plus « propres » en réduisant de 15 à 55 % les émissions à l’échappement par rapport à des voitures sans hybridation équivalentes selon cette étude et pourraient jouer un rôle plus important si elles bénéficiaient de recharges et en parcourant les petits trajets quotidiens en électrique et en minimisant l'usage du moteur thermique. cette étude préconise aussi que les cycles d’homologation présentent des données plus réalistes, afin de ne pas tromper les acheteurs.

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