Les véhicules électriques devraient être vendus moins chers à la Réunion qu'en métropole

Grâce à une fiscalité plus que favorable

12 février 2021
""
En 2018, le cabinet Elan OI a été retenu par l'Observatoire des Prix, des Marges et des Revenus pour réaliser une étude sur la formation des prix des véhicules neufs à la Réunion. A partir des données transmises par les douanes et le fichier des cartes grises, des relevés de prix chez les différents concessionnaires, une synthèse a été réalisée et disponible* sur Internet. * ( http://www.reunion.gouv.fr/IMG/pdf/12pages-prixvehicules-17-149-170718-impv2-v_def.pdf)

Par Jean-Pierre Vidot

Loin des préjugés qui prétendent que les importateurs se « gavent » sur la vente des voitures neuves, cette étude détaille les spécificités du marché automobile local et la structure des prix gamme par gamme. Y compris pour les véhicules électriques… Avec quelques  surprises.

Tout d’abord petit retour sur notre taxe péï, l’octroi de mer auquel s’additionne un octroi de mer régional qui s’applique sur toutes les voitures neuves vendues à la réunion. De 13 % (10,5 + 2,5%) pour les petites voitures dont la cylindrée est inférieure ou égale à 1000 cc (y compris les quads), à 28 % pour les cylindrées supérieures à 2000 cc et inférieures à 2500 cc. Au-dessus, c’est 36,5 %… Auxquels in faut rajouter une TVA à 8,5 % et le malus écologique qui ne cesse de grimper.

Premier constat, c’est sur les voitures de petite cylindrée ( - de 1000 cc) que les marges sont les plus importantes, de 23 à 27 % entre la métropole et la Réunion. Les importateurs l’expliquent par des frais de structure plus importants et des voitures mieux équipées. Mais si autrefois les responsables marketing des différentes marques sur-équipaient les voitures destinées au marché local, l’argument, pour des raisons économiques ne tient plus. 

Tous les modèles électriques s’arrachent comme des petits pains

Autre argument, la nécessité pour les importateurs de stocker de façon importante les pièces détachées. Mais là aussi et par expérience, le plus souvent, quand vous avez besoin d’une pièce, celle-ci n’existe pas en stock et elles est commandée. Au palmarès des modèles qui ont margé le plus en 2018 on trouve certaines versions de la Dacia Duster (35%), la Golf (28 %), La Nissan Micra (24%), la Hyundai i20 (23%) .

Côté véhicule électrique, avec un octroi de mer nul et une TVA à 8,5 % ( au lieu de 20%), malgré les frais de logistique, commercialisation, carte grise et autres , les véhicules devraient coûter moins cher qu’en métropole. 

Dans cette étude de 2018, seules la BMW i3 et la e-Golf affichaient un tarif moins élevé qu’en métropole alors que le modèle le plus vendu, la Zoe, margeait à 8 %. Depuis, les choses ont bougé avec l’arrivée d’une multitude de  nouveaux modèles. Tous s’arrachent comme des petits pains et les prix nettement plus élevés qu’en métropole. 

« Il faut savoir que pour les constructeurs, les marges sont plus faibles sur les véhicules électriques que sur les véhicules thermiques, expliquait dernièrement Marc Bergeretti, directeur général de la branche automobile du groupe Caillé. On a par ailleurs beaucoup de mal à avoir les volumes souhaités… »

Résultat, face à une demande de plus en plus forte, les importateurs n’ont aucun intérêt à faire des efforts et les marges s’envolent comme on a pu le constater dans les différentes concessions. Même si le bonus supplémentaire de 1000 euros accordé par le gouvernement à l’achat ou à la location d’un véhicule hybride rechargeable, hydrogène ou électrique en Outre-Mer qui s’adresse à tous les particuliers, entreprises et collectivités territoriales qui souhaitent acquérir ou louer un véhicule peu polluant a de fortes chances de ne rien changer sur le tarif affiché.

 

RESTEZ INFORMÉS, ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER

ABONNEZ-VOUS À LA NEWSLETTER !