Par Jean-Pierre Vidot
Depuis la création de la section transports de Force Ouvrière, au mois de mars, ses responsables ne se sont guère exprimés du fait de la crise Covid mais aussi des élections iunicipales et communautaires. « On n’a pas voulu interférer avec la politique, a expliqué Jean-Paul Paquiry, secrétaire général adjoint de FO. »
Mais ces échéances tout juste passées, FO alerte les pouvoirs publics et les responsables des réseaux de transports sur la situation des chauffeurs de bus. Un signal d’alarme justifié par le récent appel d’offres de la Cinor sur les transports scolaires où, selon Joseph Magdeleine, chauffeur de bus de métier, à la tête de cette section FO Transports, les chauffeurs, leurs salaires et conditions de travail ont été des variables d’ajustement qui ont permis d’être les moins disant et de remporter le marché.
« Il y a des chauffeurs qui ont une quinzaine d’années d’ancienneté, voire plus, qui vont devoir changer d’employeur et perdre tous leurs avantages acquis. Ce n’est pas quelque chose que nous pouvons accepter. Les appels d’offres doivent être attribués en tenant compte du mieux disant et non du moins disant, explique-t’il, soulignant par ailleurs de nombreux dysfonctionnements sur les horaires et journées de travail de bon nombre de ses confrères lors de cette crise Covid, qui n’ont pas d’autres choix que de plier et se taire. Les choses doivent maintenant changer car si certaines sociétés font plus que jouer le jeu, d’autres profitent de la situation.»
La section FO Transports demande donc la mise en place d’un encadrement social et salarial de la profession à travers un accord social territorial pour éviter déviances et abus en complément d’une convention collective qui est loin d’être appliquée par tous.
« On voudrait entamer des négociations avec la FNTVR (Fédaration Nationale des Transporteurs de Voyageurs de la réunion) et les autres organisations syndicales représentatives, souligne Joseph Magdeleine. On voudrait aussi que l’application de cet accord social salarial devienne obligatoire lors des prochains appels d’offres… Car dans quelques années, lors de leur renouvellement, on risque de voir débarquer des sociétés des pays de l’est avec leurs chauffeurs payés 400 euros par mois et voir les 1500 chauffeurs de bus de la Réunion et leurs familles sans emploi. »
Joseph Magdeleine, président de la section FO transport et chauffeur de bus de profession