Sollicités par l’intersyndicale des taxis de La Réunion, les deux chambres consulaires ont assuré à la profession taxi de leur soutien face au Projet de Loi de Finances 2024 de la Sécurité Sociale qui prévoit que les Taxiteurs devront prendre plusieurs malades par course. Une loi de financement de la Sécurité Sociale déjà adoptée depuis le 4 décembre 2023, dans lequel l’article 3 a soulevé la colère des transporteurs dédiés aux malades. Les taxis qui assurent au quotidien les transports sanitaires entre le domicile des malades et des établissements de santé, sont désormais contraints de mutualistes les courses en prenant plusieurs patients. Le gouvernement souhaite économiser plus de 100 millions d’euros grâce à cette mesure sur le budget 2024.
Lors de leur entretien avec Bernard Picardo et Pierrick Robert, respectivement président de la Chambre de métiers et de l’artisanat et de la Chambre de commerce et d’industrie de La Réunion, ces derniers ont estimé que la Sécurité Sociale devra prendre en considération le poids économique de ce secteur d’activité et du rôle social assuré quotidiennement par les taxiteurs. Bernard Picardo et Pierrick Robert vont sensibiliser leurs homologues d’outre-mer afin d’obtenir une prise en considération commune des difficultés spécifiques liées à la mise en oeuvre de cette nouvelle convention entre la Sécurité Sociale et les taxiteurs à laquelle les deux chambres consulaires souhaitent participer.
Les innovations inquiètent les taxiteurs de Citalis
Les Taxiteurs et prestataires du réseau Citalis sont attachés au fonctionnement traditionnel de leur activité de transporteurs de voyageurs. Alors que la CINOR et la Sodiparc, mandataire pour l’exploitation du réseau urbain de la communauté d’agglomération négocient le contrat de la prochaine DSP (Délégation de service public), les Taxiteurs de Sainte-Marie ont tenu à manifester leur inquiétude sur leur future prestation. A commencer par la mise en place d’un TAD (transport à la demande) qui permet d’éviter de faire rouler les minibus à vide. Un concept qui se développe sur l’ensemble des réseaux de transports urbains de l’île, notamment dans les quartiers isolés du territoire. Les usagers appellent la veille sur une plate-forme téléphonique dédiée ou directement sur l’application du réseau de bus pour réserver un trajet simple ou aller et retour. Depuis ces dernières années, la commune de Sainte-Marie enregistre une urbanisation galopante vers les hauts, créant ainsi des petits bourg dans les hauts de la Rivière des Pluies jusqu’au quartier de Bagatelle. Le TAD permet d’offrir une offre de transport fine à ces populations des hauts.
Autre point de divergence des taxiteurs de Sainte-Marie, la volonté de la CINOR de décarboner les transports publics. En attendant de pouvoir étendre ce verdissement du réseau Citalis sur les principales lignes avec des autobus de grande capacité et 100% électrique, la collectivité souhaite commencer par les petits de neuf places des taxiteurs actuellement disponibles sur le marché des véhicules électriques. Les transporteurs craignent que cela entraîne des coûts d’exploitation supplémentaires et surtout ils ne sont pas convaincus que ces minibus électriques soient adaptés aux routes de Sainte-Marie.
Concurrence dans le transport urbain : Transdev remporte 9 contrats sur 22
C’est notre confrère Car&Bus News qui relais l’étude de l’Union des Transports Publics et ferroviaires (UTP) sur les évolutions contractuelles et les changements de gestion des réseaux urbains adhérents, à l’exception de l’Ile-de-France. Selon la revue spécialisée dans les transports publics, l’étude sera publiée tous les deux ans et son périmètre élargi. Il inclut désormais, en plus des réseaux adhérents à l’UTP, les réseaux urbains non-adhérents dont la population du RTAOM (Ressort Territorial de l’Autorité Organisatrice de la Mobilité) dépasse les 50 000 habitants. Contrairement à la pratique antérieure qui excluait l’Ile-de-France, un focus sera désormais effectué sur les attributions des lots dans cette région, intégrant ainsi les données de l’ouverture à la concurrence. Cette étude porte donc au total sur 209 réseaux et prend en considération les changements de contrats ou de modes de gestion effectifs entre le 1er janvier 2022 et le 31 décembre 2023. Basée sur le nouveau périmètre, l’étude révèle que sur les 209 réseaux inclus (hors IDF), environ 77% ont opté pour la gestion externalisée en faisant appel à un opérateur économique via une DSP (Délégation de service public ) ou une Société d’Economie Mixte (SEM). A contrario, 23% ont choisi la gestion directe que ce soit par le biais d’une Société Publique Locale (SPL) ou une régie. A l’heure actuelle, les SPL, bien que créées par une loi en 2010 seulement, représentent déjà 45% du nombre du réseaux opérés en gestion directe. Pour l’année 2022, l’UTP note d’ailleurs 4 changements de mode de gestion, tandis qu’en 2023, aucun changement n’a été constaté. Sur ces 4 changements intervenus en 2022, et à l’exception du cas d’Annonay Rhône Agglo qui a repris en régie l’exploitation de son réseau auparavant délégué à un opérateur, les 3 autres cas sont caractérisés par le passage d’une société d’économie mixte (SEM) à une société publique locale (SPL). Il s’agit des réseaux de Saint-André-de-la Réunion, Grand Avignon, et Montpellier Méditerranée Métropole. Pour la gestion déléguée, l’UTP recense 29 procédures d’appels d’offres en 2022 et 2023, avec 7 changements d’exploitant, soit un taux de changement de 24%. En Ile-de-France, 22 lots de la grande couronne ont débuté en 2022 et 2023 et ils ont été attribués à quatre entreprises. Il convient toutefois de noter que sur les 37 lots prévus, l’exploitation de 8 lots a déjà débutés entre 2019 et 2021. Six contrats d’exploitation des réseaux de la grande couronne ont débuté le 1er janvier 2024, et un dernier lot, devant être attribué par IDFM, devrait débuter en 2025. A ce jour, Transdev a remporté 9 contrats, Keolis sept, RATP CAP Ile-de-France deux et le Groupement Lacroix & Savac quatre.
Prévisions pour l’étude 2024-2025
La prochaine édition de l’étude se concentrera sur les évolutions contractuelles et les changements de gestion des réseaux urbains pour les années 2024 et 2025.
Sur 41 contrats attendus en 2024, 13 ont d’ores et déjà débuté au 1er janvier. Parmi eux, deux ont fait l’objet d’un changement d’exploitant. Pour l’année 2025, 34 procédures d’appel d’offres devraient aboutir. En Ile-de-France, six contrats d’exploitation des réseaux de la grande couronne ont débuté le 1er janvier 2024, et un dernier lot devrait débuter en 2025. Les lignes de bus de la petite couronne, seront attribuées entre septembre 2024 et la fin du premier semestre 2025. Tandis que les lots de Paris intra-muros devraient être attribués fin 2026.