Mouvement de grève des conducteurs des transports scolaires dans l'Ouest

Kar'Ouest à la rescousse !

17 août 2021
Nous avons rencontré les grévistes. Je comprends leurs revendications, mais hélas, faute de convention collective, imposer la reprise du personnel aux mêmes conditions est complexe », affirme le président du TCO       "Nous avons rencontré les grévistes. Je comprends leurs revendications, mais hélas, faute de convention collective, imposer la reprise du personnel aux mêmes conditions est complexe », affirme le président du TCO "
Dés jeudi, les élèves impactés par le mouvement de grève des conducteurs des transports scolaires pourront emprunter gratuitement le réseau urbain Kar'Ouest pour se rendre à leur établissement. De leur côté, les 135 grévistes du groupe Mooland ont sollicité les services de l'Etat pour une médiation avec l'entreprise Moutoussamy nouveau titulaire du marché des transports scolaires.

Lilian REILHAC

Quarante huit heures après le démarrage du mouvement de grève entamé depuis lundi par les 135 conducteurs de bus du groupe Mooland, en charge de transporter les 17 000 élèves du Territoire de la Côte Ouest, Emmanuel Séraphin est passé à l’offensive. « Nous ne pouvons ainsi laisser ainsi les familles sans solutions pour le transport scolaire », a indiqué le Président du TCO. A l’origine de ce conflit des conducteurs, l’attribution du nouveau marché des transports scolaires qui a été récemment notifié à quatre nouvelles entreprises de transport de voyageurs, dont le clan Moutoussamy basé dans le Nord de l’île. Un marché jusqu’à présent détenu par le groupe Mooland, prestataire historique de la communauté de commune de l’Ouest, et estimé à environ 100 M€ sur six ans. Cette fois la collectivité a fait évolué les règles de l’appel d’offres en privilégiant le prix en le fixant à 70% la note d’attribution. « Dans un contexte économique difficile que nous connaissons tous, la question du combien cela va coûter aux contribuables est très importante », justifie Emmanuel Séraphin. 

Malheureux sortant, les dirigeants du groupe Mooland a bien tenté de faire annuler ce marché par un recours en référé auprès de la jurisprudence administrative, mais en vain. 

« Cela aurait été plus facile si il avait une convention collective comme en métropole et en Corse »

Conséquences, ce sont environ 150 conducteurs de bus qui sont menacés de perdre leur emploi. Pour le président du TCO, « en l’absence d’une convention collective qui pouvait garantir aux conducteurs le maintien de leur ancienneté, niveau de salaire et autres avantages par le nouveau prestataire, nous ne pouvions prendre en compte les conditions de reprise des conducteurs. La reprise est complexe sans cette convention collective du 11 avril 1986 qui ne peut être appliquée qu’avec un accord de branche entre les partenaires sociaux. A part de souhaiter voir appliquer cette convention collective à La Réunion, la collectivité n’a la maîtrise ». 

Depuis lundi un piquet de grève sur le dépôt de Cambaie est tenu par les grévistes. Déterminés, ces derniers exigent que les entreprises Moutoussamy et consorts les reprennent avec les mêmes conditions sociales que leur actuel patron. « On sait ce que l’on perd, on ne sait pas ce que l’on gagne », commentait l’un d’entre eux ce matin sur radio Freedom.

Les grévistes auraient sollicité les services de l’Etat pour une médiation avec les nouveaux prestataires. Mais les marges de manœuvre de la préfecture risquent d’être très limitées, du fait que ce conflit relève du droit privé des entreprises.   

Pour l’heure, le TCO a décidé d’apporter des solutions aux familles impactées par le mouvement de grève. Ainsi à partir de ce jeudi 19 août, les lignes régulières du réseau urbain Kar’Ouest se substitueront aux services de transports scolaires déficients. Environ 11 000 élèves sont concernés. Ils pourront emprunter gratuitement les lignes Kar’Ouest en heure de pointe. « Nous allons renforcer les lignes les plus fréquentées, notamment dans les hauts qui souffrent le plus des conséquences de ce conflit social des conducteurs des transports scolaires», explique Emmanuel Séraphin. « Les familles sont en grandes inquiétudes. Elles n’ont pas à supporter directement les conséquences de ce mouvement de grève ».

Ainsi, dès jeudi les primaires, collèges et lycées pourront voyager gratuitement sur le réseau urbain sur présentation de leur carte de transport ou du justificatif d’inscription aux transports scolaires. La direction du TCO affirme que toute une organisation sera mise en place pour permettre aux élèves situés loin des arrêts de bus Kar’Ouest d’accéder à leur établissement scolaire avec une attention particulière pour les tout jeunes du primaire qui seront toujours accompagnés.   

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