Transports autonomes pour les mobilités de demain...

Par Lilian Reilhac

C’est au cinéma dans les années 1950 que pour la première fois on avait commencé à voir fonctionner des véhicules sans conducteur, de façon autonome. Ces films de science fiction ont depuis nourri l’imagination des ingénieurs désormais regroupés en start-up avec comme unique objectif, nous faire voyager réellement dans des véhicules entièrement autonomes.

En tout cas, aujourd’hui, la réalité a déjà dépassé la fiction, puisque depuis quelques années, les opérateurs de réseaux de transports en commun se préparent activement sur ce marché porteur dans les prochaines décennies. Ainsi, en 2015 La Rochelle pionnière en la matière, fut la première ville à expérimenter ce concept futurisme sur sa commune. Six véhicules électriques pouvant accueillir huit passagers ont été mis en circulation sur des petits trajets en centre-ville. Véritables concentrés de technologies, produits par la PME Robosoft, les mini bus sont guidés par GPS et munis d’un système de cartographie laser. Un dispositif leur permettant ainsi de suivre le trajet qui leur a été assigné et éviter d’eux-mêmes les obstacles qui se présentent sur leur chemin et ce à une vitesse ne dépassant pas les 20km/h sur une distance de moins d’un kilomètre.

Cette évolution technologique ne change pas pour l’instant la donne des transports en commun, mais selon les concepteurs, elle pourra contribuer à développer autrement le covoiturage entre véhicules autonomes et offrir une alternative au premier et dernier kilomètre.

Une guerre de Titans se prépare

Depuis quelques années, l’automatisation s’est beaucoup développée pour le tramway et le métro. Désormais, les efforts sont concentrés sur les bus. Cela a été rendu aussi possible avec les progrès technologiques, sans limite, des Gaffa, tels que Google, Amazon ou encore Facebook, considérés comme les véritables maîtres du futur. Amazon s’est lancé dans le transport de colis par drones. Des expérimentations grandeur nature sont actuellement effectuées dans le plus grand secret en Irlande et en Ecosse. Google travaille sur un projet de route spécialement conçue pour les voitures autonomes dans l’Etat du Michigan, aux Etats Unis. Facebook pilote le projet universitaire LINK, un concept de navette autonome, hors route.

Plus récemment, cette course aux véhicules autonomes s’est accélérée avec l’alliance du géant de l’intelligence artificielle, Microsoft avec un autre géant de l’automobile, Général Motors (GM). Histoire de ne pas laisser les deux leaders actuels, Waymo filiale de Google et surtout Tesla installer leur hégémonie sur le ce futur marché porteur. Microsoft et GM associé à d’autres constructeurs automobile, tel que le japonais Honda ont mis sur la table 2 milliards de dollars en faveur de Cruise, filiale de GM, qui s’est vue valorisée à plus de 25 milliard d’euros après l’annonce de ce mariage de titans.

Waymo a lui étendu l’année dernière son propre service de robotaxis, des voitures autonomes sans chauffeur à Phoenix dans l’Arizona où elle teste déjà depuis trois ans ses véhicules.

Les analystes s’attendent à un boom de investissements et de partenariat dans ce secteur de haute technologie. Après des années de recherche et d’innovation, les véhicules autonomes commencent sérieusement à déboucher sur des lancements de produits aussi bien pour l’industrie des transports que pour le grand public. Les experts estiment le marché des véhicules électriques et autonomes à 1 000 milliards d’euros sur les dix ans à venir. 

La France n’est pas en reste. Leader du secteur des mobilités, Transdev s’est donné comme objectif d’améliorer la mobilité de tous grâce à de nouveaux services intégrés aux réseaux de transport public existant, baptisé « Autonomous Transport System ». Plusieurs expériences sont actuellement en chantier : à la Rochelle avec un véhicule autonome pour permettre des déplacements en centre-ville, un service de navettes autonomes à Rotterdam (Pays-Bas), un service mobilité partagée et autonome à Rouen…

Chez Transdev, on est convaincu qu’en 2025 il y aura des véhicules autonomes de transport public en Europe, et particulièrement en France.

A La Réunion, un projet d’expérimentation avec deux entreprises de transport et la Semto sur 1 km de la commune de Saint-Paul avait été envisagé en 2019, mais le Coronavirus est passé par là…