Conférence de presse très attendue ce vendredi dans les locaux d’Air Austral avec Harold Cazal, membre du directoire et le nouveau président du directoire d’Air Austral, Hugues Marchessaux qui a tenu à répondre aux questions des journalistes afin de dresser la nouvelle ligne directrice de la compagnie réunionnaise et définir la stratégie pour les années à venir.
Le conseil de surveillance d’Air Austral a décidé d’agir vite en nommant Hugues Marchessaux au poste de président du directoire de la compagnie Air Austral en remplacement du démissionnaire Joseph Bréma. Car l’heure est grave pour la compagnie réunionnaise qui a pour objectif de redresser la barre. Hugues Marchessaux connaît l’aérien et semble être à n’en pas douter l’homme de la situation. Diplômé de l’ESSEC, il a occupé des postes de direction chez Corsair, Air France, Bolloré Transports et Logistics, a exercé en tant que directeur chez ASL et fait partie du Comité Air Cargo chez CMA-CGM, compagnie qu’il a créée en 2022. Directeur général chez Air Caraïbes atlantique sous la direction de Marc Rochet, Hugues Marchessaux entend bien mettre à profit ses multiples expériences pour redorer l’image d’Air austral et retrouver la confiance des usagers et des salariés. Son vécu dans l’opérationnel et sa connaissance de la région océan Indien et de l’outre-mer, sont de sérieux atouts pour Air Austral et ses personnels.
D’entrée Hugues Marchessaux s’est voulu rassurant : « Air Austral est une belle compagnie qui va continuer à voler, à se développer. La compagnie n’est pas menacée de fermer et il n’est pas non plus question de diminuer le nombre de salariés ».
Avec une dette évaluée à 100 millions environ et un besoin de recapitalisation de plusieurs millions d’euros, le nouveau président reconnait que la tâche ne sera pas facile, mais réalisable.
Les deux principaux actionnaires, le groupe Run Air présidé par Michel Deleflie, et la SEMATRA présidée par Huguette Bello, ont décidé de recapitaliser la compagnie à hauteur de 15 millions. 8 millions apportés par Run Air et 7 par la Région. Une somme qui devrait permettre à la compagnie d’envisager l’année 2025 et l’avenir sous de meilleurs auspices.
Alors qu’elle a connu une très forte augmentation de son chiffre d’affaires à l’occasion de son dernier exercice fiscal qui s’est achevé en mars dernier, autour de +50%, elle a dans le même temps enregistré un nouveau déficit. Hugues Marchessaux explique ce paradoxe par des coûts de productions trop élevés, par l’endettement qui pèse sur les comptes, par l’immobilisation des Airbus A220 à la suite de problèmes de moteurs et par la baisse de fréquentation engendrée par les Jeux Olympiques.
L’objectif fixé les actionnaires : revenir à l’équilibre en 2025 et faire des bénéfices à partir de l’année d’après. Dans un second temps, il faudra envisager un renouvellement de la flotte pour remplacer les Boeing 777 qui arrivent en bout d’exploitation.
Leurs contrats de leasing arrivent à échéance l’an prochain pour le premier, et en 2026 pour les deux autres. Les nouveaux avions (sans doute des Airbus) pourraient faire leur apparition dans le ciel réunionnais aux environs de 2030. Et ainsi redonner un nouveau souffle à la compagnie face à une concurrence plus qu’agressive.
Huges Marchessaux aura pour première mission la réussite du plan de redressement de la compagnie aérienne réunionnaise, avec un objectif de retour à la profitabilité espéré dès la fin de l’exercice fiscal en cours.
Photos Pierre Marchal