À La Réunion, 35.000 véhicules sont concernés par le défaut des airbags Takata où l’on enregistre déjà deux décès en lien direct avec le défaut constaté. Quelles sont les mesures mises en place pour prévenir de nouveaux drames ? En déplacement en Guadeloupe, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a exhorté les constructeurs automobiles à accélérer le remplacement des airbags Takata défectueux, responsables de plusieurs décès.
Le scandale des airbags Takata, initié en 2014, continue de secouer le monde automobile. Ces dispositifs de sécurité, conçus par le fabricant japonais aujourd’hui en faillite, présentent un risque majeur : sous l’effet de la chaleur et de l’humidité, notamment dans des climats tropicaux comme ceux de la Guadeloupe et de La Réunion, ils peuvent exploser lors de leur déploiement, projetant des fragments métalliques dangereux. Ce défaut a été à l’origine de plusieurs accidents mortels à travers le monde.
Lors de sa récente visite en Guadeloupe, le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, a rencontré des victimes des airbags défectueux et a exprimé sa vive inquiétude. Il a estimé que « plusieurs milliers, sinon plusieurs dizaines de milliers de voitures » circulent encore en Guadeloupe avec ces airbags défaillants, représentant un danger imminent pour les conducteurs et passagers. « Je lance un avertissement sans frais aux constructeurs et à l’ensemble de la chaîne, je pense notamment au contrôle technique », a-t-il déclaré, soulignant l’urgence absolue de remplacer ces équipements défectueux.
35.000 véhicules concernés à La Réunion
La Réunion n’est pas épargnée par ce problème majeur de sécurité routière. Selon les autorités locales, 35 000 voitures équipés de ces airbags défectueux sur l’île. Plus alarmant encore, deux décès liés à l’explosion de ces airbags ont été recensés à La Réunion.
Face à cette situation critique, des mesures exceptionnelles ont été annoncées. Les concessionnaires, en collaboration avec les autorités, ont lancé une campagne massive de rappel des véhicules concernés. Les propriétaires sont invités à vérifier si leur véhicule est affecté et à prendre rendez-vous pour un remplacement gratuit de l’airbag défectueux. Cette opération vise à immobiliser les véhicules à risque jusqu’à leur réparation, une mesure inédite dans les territoires ultramarins.
Pour faciliter cette campagne de rappel, plusieurs initiatives ont été mises en place à La Réunion. Les centres de contrôle technique mentionnent désormais sur les procès-verbaux l’existence du rappel pour les véhicules équipés d’airbags Takata, sensibilisant ainsi davantage les automobilistes. De plus, les stations-service de l’île participent à la diffusion de cette information cruciale via des affiches. Les constructeurs concernés, tels que Toyota, ont également mis en ligne des outils permettant aux propriétaires de vérifier, à l’aide du numéro de série de leur véhicule, si celui-ci est concerné par le rappel.
Photo Pierre Marchal