ECOPUR est la première usine de traitement des batteries au plomb usagées de l’océan Indien. Implantée à Pierrefonds, le site industriel ultra moderne a bénéficié du savoir-faire du leader mondial, ENGITEC TECHNOLOGIES et est dimensionné pour traiter les batteries de l’île Maurice et de Mayotte.
Parmi les grands enjeux de l’automobile, notamment dans les années à venir avec la poussée des ventes de véhicules électriques, c’est le recyclage des batteries usagées. La France semble être à la traîne selon les experts en énergies.
A la Réunion problème est d’autant plus préoccupant que les compagnies maritimes refusent d’exporter les batteries en fin de vie, et ce, en raison du risque d’incendie que présentent ces déchets dangereux. En juillet 2023, une voiture électrique a pris feu sur un cargo porte-conteneurs au large des Pays-Bas et 4 000 véhicules ont sombré. Quant au recyclage des batteries Li-ion, c’est une opération délicate qui reste très peu automatisée pour le moment car il n’y pas de normes de standardisation relatives à la conception des batteries.
A l’origine du site industriel de traitement des batteries au plomb usagées de Pierrefonds, Bruno Fontaine, transporteur bien référencé dans l’univers des transports de voyageurs. « Partant d’une réflexion concernant l’élimination des déchets dangereux et non dangereux produits à La Réunion, notamment avec cet embargo des compagnies maritimes qui refusent d’exporter nos batteries à l’étranger pour être recycler, j’ai pensé que le moment était venu pour La Réunion de créer son unité de recyclage des batteries plomb-acide », explique le chef d’entreprise. C’est ainsi qu’est née la société ECOPUR qui a intégré la partie « ECOPÔLE » dans la Zac Roland HOARAU à Pierrefonds, dédiée aux filières du traitement des déchets.
Inauguré en fin d’année, ECOPUR est équipée pour la transformation des batteries automobiles, batteries de stockage photovoltaïque et toutes les batteries au plomb. Après recyclage, l’usine valorise le plomb nettoyé et transformé en copeaux et pâte de plomb, le polypropylène en copeaux et le gypse en pâte. Ces produits finis sont ensuite exportés.
Bruno Fontaine s’est rapproché du leader mondial des traitements de batteries au plomb, à savoir l’industriel ENGITEC TECHNOLOGIES pour concevoir l’usine de Pierrefonds. Coût des investissements, plus de 6 millions d’euros auxquels les fonds européens ont abondé.
Aujourd’hui, ce sont plus de 2500 tonnes de batteries usagées qui sont quotidiennement récupérées par l’Association de Traitement des Batteries de La Réunion (ATBR) et envoyées dans l’hexagone pour traitement. Désormais, avec l’implantation d’ECOPUR ce traitement pourra être effectué localement et de n’exporter que les produits finis. ECOPUR est dimensionné pour recycler les batteries au plomb de nos voisins mauriciens ainsi que ceux de Mayotte.
Texte Lilian Reilhac
Photos Pierre Marchal
Le processus de récupération des batteries au plomb
Les batteries collectées aux quatre coins de l’île sont recyclées grâce au savoir-faire unique de l’Italien ENGITEC TECHNOLOGIES, leader mondial en la matière. Après neutralisation de leur acide, les batteries sont broyées selon un processus conçu et breveté par les ingénieurs d’ENGITEC TECHNOLOGIES, afin de séparer le plomb et le polypropylène. L’électrolyte des batteries est régénéré et les matières plastiques des boîtiers sont recyclées.
Trois raisons pour recycler le plomb :
• D’abord pour son côté pratique. Composant essentiel des batteries de véhicules à moteur thermique, le plomb trouve également son utilité dans d’autres applications clés comme le stockage des énergies renouvelables, les batteries d’antennes-relais télécom, les radioprotections…
• Ensuite pour son efficacité. La technologie plomb-acide constitue encore aujourd’hui le couple électrochimique le plus efficace en termes de stockage et de conservation d’énergie. Cette efficacité est prouvée même à très haute ou très basse température, tout en étant bon marché pour les consommateurs et les utilisateurs particuliers comme industriels.
• Enfin pour sa recyclabilité. Les déchets de plomb sont dangereux pour l’environnement, ils doivent donc être recyclés de manière responsable. Recyclable à l’infini, le plomb est le métal le mieux recyclé au monde avec l’un des processus de recyclage les mieux maîtrisés en termes industriels et environnementaux. Plus de 60% de la production mondiale de plomb provient du recyclage et ce taux est en croissance tous les ans.