En cette période de pandémie, il y a des piqûres de rappel qui touchent 100% de la population réunionnaise. Batsirai a fait renaître, vingt ans après Dina, des souvenirs que nous avions enfoui au plus profond de notre mémoire, en dehors de notre zone de confort. Même si notre île a aujourd'hui les capacités à faire face aux problèmes d'eau et de nourriture, un tel phénomène a de quoi faire réfléchir sur les modes de développement que nous avons choisi pour notre île.
Ce test grandeur nature va permettre d'avoir une idée précise de la solidité de nos infrastructures car nul doute que nous aurons dans les mois (ou semaines, la saison cyclonique ne faisant que commencer) à connaître de nouvelles alertes. Des ouragans majeurs ont dévasté il n'y a pas si longtemps de cela les Antilles et les Bahamas et ces images de désolation et de souffrance sont encore bien présentes.
Côté infrastructures, le bilan va être fait dans les jours qui viennent. Une inspection de la NRL va permettre de savoir si les travaux effectués pour protéger l'ouvrage de la houle cyclonique qui a été assez violente, avec des vagues de plus de 10 mètres sont suffisants ou si on doit revoir certains passages de la copie qui a été rendue. Avec des vents qui ont dépassé les 120 km/h sur Saint-Denis, on verra si le téléphérique Papang y a laissé quelques plumes et si sa mise en service devra être reportée une fois de plus.
Dans l'ouest, d'importants travaux ont été réalisés pour éviter les inondations. Sur Saint-Paul le barrage réalisé pour éviter que les eaux du Bernica et de la Grande Fontaine ne viennent inonder le centre ville semble avoir fait ses preuves. Tout comme les travaux d'endiguement pour contenir les ravines qui de façon récurente viennent faire patauger les habitants de l'hermitage et de la Saline dans 50 cm d'eau boueuse.
Si beaucoup de travaux ont été réalisés et sont prévus pour permettre une mobilité maximale sur l'ensemble du réseau routier, les grands oubliés restent les habitants des cirques. La Région avait prévu sous la mandature de Didier Robert 100 millions d'euros pour « sécuriser » une route de Cilaos qui à chaque fort épisode pluvieux voit la fermeture de sa route pour éviter des accidents dûs aux éboulis. Idem pour Mafate dont la piste depuis Sans Soucis est régulièrement fermée. Et que dire de Salazie dont la falaise de cesse de « graîner » sur une route dont l'état ne cesse de se dégrader tant par les falaise qui tombent que par les mouvements de terrain.