« Il est évident que nous devons en finir avec le tout-automobile. L’horizon pour La Réunion, c’est ce grand projet ferroviaire que nous appelons de nos vœux. Mais d’ici là, l’attractivité et la performance des réseaux de transports en commun constituent un objectif majeur à atteindre. Au-delà de la mise en œuvre de la gratuité du Car Jaune qui est désormais une réalité pour bon nombre de publics, la Région Réunion mène sur le sujet une politique particulièrement volontariste avec l’ambition de proposer aux Réunionnais des transports collectifs en site propre et à haut niveau de service.
C’est dans cet esprit que s’inscrit le renouvellement de la flotte du réseau Car Jaune décidé par la Région Réunion. Ces nouveaux cars vont permettre d’améliorer très considérablement notre offre de transports pour mieux répondre aux attentes des Réunionnais et aux impératifs d’une mobilité durable ». C’est en ces termes que la présidente de la Région Réunion Huguette Bello a présenté ce mercredi la nouvelle stratégie de la Région pour le réseau Car jaune avec l’acquisition de 72 nouveaux bus.
Plus propres et plus sécurisés : en attendant un futur réseau ferré, la Région Réunion renforce dès demain le Car Jaune avec 72 bus modernes. Des bus qui intègrent les dernières innovations pour offrir aux usagers un service plus attractif et plus performant.
La Région Réunion a franchi une nouvelle étape dans sa politique de développement des transports en commun avec l’intégration de 72 nouveaux véhicules au sein du réseau Car Jaune. Ce mercredi 26 mars, lors d’une conférence de presse au pôle d’échanges multimodal de Duparc Sainte-Marie, la présidente Huguette Bello a détaillé les enjeux de ce renouvellement de flotte qui vise à améliorer l’offre de transport pour les usagers tout en préparant l’avenir de la mobilité sur l’île.
Depuis plusieurs années, le réseau Car Jaune joue un rôle central dans la stratégie de la collectivité pour réduire la congestion routière et proposer une alternative efficace à la voiture individuelle. Toutefois, avec seulement 7 % des déplacements effectués en transport en commun sur l’île, il apparaît nécessaire de renforcer l’attractivité et la performance du service. Le renouvellement de la flotte s’inscrit dans cette dynamique, en apportant des véhicules plus modernes, plus confortables et mieux équipés pour répondre aux attentes des usagers.
L’investissement, d’un montant total de 29,3 millions d’euros, permet l’acquisition de 72 bus de marque IVECO et 11 véhicules à étage SETRA, indique Guillaume Branlat, directeur général adjoint des routes et des déplacements à la Région Réunion. À terme, la flotte des Car Jaune sera constituée de 145 véhicules.
Ces nouveaux cars bénéficient d’améliorations significatives, notamment en matière de confort et de sécurité. Les sièges ergonomiques et la climatisation optimisée offrent un cadre plus agréable aux passagers, tandis que l’accessibilité est renforcée grâce à une rampe électrique facilitant la montée des personnes à mobilité réduite. Par ailleurs, le Wi-Fi à bord et les prises USB intégrées répondent aux nouveaux usages numériques des voyageurs. Un système de vidéosurveillance ainsi que des dispositifs d’aide à la conduite, comme la détection des angles morts, viennent compléter ces innovations, garantissant un trajet plus sécurisé.
La présidente de Région, Huguette Bello, en a profité pour revenir sur les inquiétudes émises par le syndicat FO Transports sur une possible suppression des accompagnateurs dans les bus à étage Car Jaune. Pour la présidente de Région, il ne s’agit pas de supprimer mais « d’optimiser » leur présence à bord, « selon les besoins réels« .
« La Région fait de la sécurité des usagers et des conducteurs une priorité : le réseau Car Jaune est le seul réseau de l’île à offrir un accompagnateur à bord. Ces accompagnateurs n’assurent pas la sécurité mais sont là pour informer les voyageurs », a-t-elle insisté. Huguette Bello a également mis en avant la récente création d’une brigade de gendarmes réservistes assermentés « pour renforcer la sécurité sur ces lignes ».
Cette modernisation ne se limite pas au remplacement des véhicules. Elle s’inscrit dans une restructuration plus large du réseau Car Jaune, avec un objectif clair : adapter l’offre aux besoins réels des usagers et fluidifier les déplacements sur l’ensemble du territoire. Plusieurs axes stratégiques ont été définis pour améliorer le service.
Dès 2025, l’offre augmentera de 10 % avec 40 trajets supplémentaires chaque jour. À partir de 2026, les fréquences seront renforcées sur les principaux axes reliant les pôles d’attractivité de l’île, notamment entre Saint-Denis et Saint-André, ainsi qu’entre Saint-Denis et Saint-Paul. À l’horizon 2028, ces efforts s’étendront aux liaisons entre Saint-André et Saint-Benoît, ainsi qu’entre Saint-Paul et Saint-Pierre.
« En finir avec le tout-automobile »
Dans cette optique, la Région Réunion prévoit également d’améliorer l’intermodalité en intégrant davantage le vélo dans les trajets quotidiens. Des box sécurisés seront déployés dans les gares routières pour faciliter le stationnement des deux-roues, et certains bus seront équipés de porte-vélos. Cette initiative s’inscrit dans une volonté plus large de transition vers une mobilité durable, en complément des discussions engagées sur la mise en place d’un réseau ferré. « Les Réunionnais nous l’ont dit avec force lors des États Généraux des Mobilités : ils aspirent à se déplacer autrement, à condition que l’offre qui leur soit proposée soit de qualité et cohérente. Cette attente ne doit pas être déçue !«
Elle ajoute : « Il est évident que nous devons en finir avec le tout-automobile. L’horizon pour La Réunion, c’est ce grand projet ferroviaire que nous appelons de nos vœux. Nous étudions le tracé, le phasage et la soutenabilité financière. Mais d’ici là, l’attractivité et la performance des réseaux de transport en commun constituent un objectif majeur à atteindre. »
Le renouvellement de la flotte Car Jaune illustre l’ambition de la Région Réunion : offrir un réseau de transport performant, écologique et adapté aux besoins des usagers. Mais le défi est encore grand : alors que la congestion routière reste un frein majeur à la mobilité, le développement des transports en commun en site propre et la préparation d’un réseau ferré seront des étapes clés pour l’avenir.