Les bus électriques se font désirer sur fond d’une bataille commerciale entre les constructeurs chinois Zhongtong et indiens Tata et Ashok Leyland.
La Compagnie Nationale de Transport (CNT) vient d’annoncer une commande de 100 bus thermiques pour ses lignes. Une vingtaine de ces véhicules doivent être livrés le mois prochain, alors que la livraison du reliquat est programmée au cours de l’année 2024. Une décision qui suscite des interrogations étant donné les ambitions affichées pour un verdissement des transports publics des autorités mauriciennes. L’année dernière, une commande de 200 bus 100% électriques auprès de l’Inde avaient été effectué par le gouvernement mauricien, mais est restée en suspens à ce jour. Les dirigeants de la CNT justifie la commande de ses 100 véhicules thermiques sur l’urgence de renouveler et de moderniser sa flotte de véhicules vieillissants. 163 bus accusent plus de 16 ans d’âge et dépassés le million de km parcourus et continuent à sillonner les routes grâce à une dérogation de la National Land transport Authority. Entre l’exigence environnementale et la sécurité, la CNT a semble t-il opté pour la sécurité des usagers des transports en commun. La Compagnie Nationale de Transport dispose déjà d’un bus 100% électrique du constructeur chinois Zhongtong depuis 2022. Selon certaines informations, les dirigeants de la CNT semblent être réticents sur les véhicules proposés par l’Inde, qui ne seraient pas conformes aux spécificités de l’île. Les constructeurs indiens, Tata et Ashok Leyland proposent des bus de 40 places avec une garantie de 4 ans pour les batteries, alors que la CNT exige une capacité de 45 places et une garantie de 8 ans pour les batteries. Jusqu’à présent le véhicule Zhongtong semble donner satisfaction à la CNT. Autre obstacle majeur qui gèle la commande ferme des 200 bus indiens, l’installation des infrastructures de recharge pour les bus électriques, qui nécessite plus de 400 millions de roupies (8M€) supplémentaires. Selon la National Land Transport Authority, il faudrait 12 mois pour réaliser les infrastructures. Un temps que la CNT ne peut se permettre compte tenu de l’urgence pour remplacer les actuels vieux véhicules toujours en service.
Au sein même du gouvernement, des voix s’élèvent sur la qualité des véhicules indiens, soulignant que les autobus chinois, déjà présents à l’île Maurice, offrent, pour le même prix des performances mondialement reconnues. La commande des 100 autobus électriques aurait dû être lancée depuis près d’un an. Mais, sous la pression du gouvernement indien qui a accordé une ligne de crédit bancaire à l’île Maurice pour ces investissements, le ministère des transports a demandé que le dossier de l’achat des autobus électriques soit examiné par l’ensemble des ministères du gouvernement.
Photos Pierre Marchal